Argument du Colloque
Le 12 mars 1939, il y aura soixante dix-ans cette année,
Le cardinal Pacelli accédait au trône de Pierre sous le nom de Pie
XII.
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En octobre dernier, nous fêtions le cinquantenaire de la mort du pape Pie XII. Qu’avons-nous alors lu et entendu… Jusqu’à, en plein synode, la parole d’un rabbin – pourtant invité à participer aux travaux – s’opposant, sans la moindre réserve d'usage, à la béatification d’un pape de l’Eglise catholique !
Pourtant, en ce cinquantenaire, comment ne pas nous souvenir
?
Le 9 octobre 1958, l’Eglise était en deuil et le monde entier avec elle si
l’on en croit le déferlement de télégrammes émanant de tous les pays : chefs d’états, présidents d’associations, simples particuliers, catholiques ou non. Ce furent des témoignages
d’émotion, de respect, d’admiration ; mais aussi des témoignages de gratitude pour son action durant la seconde guerre mondiale. Il est d'ailleurs intéressant de noter qu'une grande part
de ces derniers émanait de personnalités ou de groupes juifs reconnaissants.
C’est dire combien, quelque cinq ans plus tard, il fallut mentir et travestir les faits pour monter, sur fond de guerre froide et en plein Concile Vatican II, une campagne de calomnie visant à marquer Pie XII – et avec lui l’Eglise tout entière – comme indifférent, voire complice du nazisme et de ses crimes.
C'est pourquoi le Cercle Thomas More tient à célébrer le septentenaire
de l’élection de ce
grand pape canonisable.
Laissant aux historiens le soin de parachever l’œuvre de restauration de la mémoire vraie, c’est à dire de la mémoire des faits réels et des actes réellement posés par Pie XII durant la dernière guerre mondiale, nous nous souviendrons que, lors de son accession à la chaire de Pierre, croyants et incroyants furent unanimes pour saluer la grande intelligence et l’immense culture du cardinal Pacelli (3). En cette année 1939, année de tous les périls, le nouveau chef de l’Eglise était pour tous, certes, un talentueux diplomate, mais aussi, un “intellectuel” de grande envergure.
“Intellectuel”… Que signifie ce qualificatif pour un homme d’Eglise ? En quoi Pie XII a-t-il pu faire “œuvre intellectuelle” et quelle pouvait être la
portée d’une telle œuvre ? L’œuvre intellectuelle n’étant pas désincarnée, comment ce pape articula-t-il sa réflexion dans une époque où tout semblait basculer et s’emballer : la pensée,
les sciences, les techniques, les arts, les mœurs ? Comment Pie XII concevait-il le lien entre la foi et la raison dont il était convaincu qu’elles ne pouvaient s’opposer
? Sous la Présidence de Monsieur le Professeur François-Georges Dreyfus, historien incontestable (et incontesté) de cette époque de notre histoire, plusieurs intervenants présenteront divers aspects de la façon dont Pie XII appréhendait et enrichissait la vie intellectuelle de son temps : son regard sur la recherche scientifique et ses applications techniques, sur la vie universitaire, sur la pensée juridique, sur la culture – allemande entre autres –, ainsi que sa conception de l’art et de la littérature. Ce colloque étant œuvre de laïcs, là également, sans l'oublier pour autant, nous laisserons aux théologiens le soin d'étudier la contribution de Pie XII à l'élaboration de la pensée et de la recherche théologiques et mariologiques.
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